Kistazl est un citadin, il habite donc en ville et je suis passé le voir le week end dernier.
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et j'ai rencontré un fou...
pourtant je devais l'attendre en bas de chez lui et je n'ai pas attendu longtemps, mais voilà, en bonne ville de merde, les fous sortent à toutes heure, avec une prédilection pour l'aube et le crépuscule, comme les moustiques-tigres.
1er acte:
j'arrive devant chez Kistazl, je commence à me garer, doucement, parce qu'un quidam en train de se baver dessus passe derrière ma voiture sans s'inquiéter de ma présence.
hurlement, tonitruant le hurlement, je freine sec en me disant merde j'ai roulé dedans.
mais non c'est le baveux qui titube, dépasse la voiture et continue de beugler comme un goret à l'abbatoire, en serrant les point et en se pliant pour bien pousser sur les poumons.
je vais au travail (ha oui, maintenant, j'ai un taff, c'est pourquoi je viens moins) donc j'ai mes deux rott avec moi. Histoire d'etre tranquille et que le fou ne s'en prennent pas à la voiture je donne discrètement l'ordre "abois!" aux filles pour qu'elle signale leur présence. le fou s'éloigne.
acte 2:
je sors les filles pour qu'elle puissent éventuellement faire leur besoins, ça ne rate pas, d'abord deux gamins curieux, mais ça c'est pas grave, puis deuxième fou. Il aime bien les chiens, faut savoir que la plupart des fou aiment bien les chiens des autres mais n'en ont pas eux même.
celui là ne bave pas, mais comme l'autre sent l'alcool à plein nez. Il conjugue avec une fascinante habileté, le strabisme divergeant, la voix de l'attardé, l'odeur d'excrément et de vomissures et une crasse laissant quelques doutes sur les probabilités de son origine ethnique.
"y sont gentils vos chiens, moi j'aime bien les chiens, moi j'ai déjà eu un saanen une fois, mais on l'a pas gardé longtemps il était malade"
alors je sais pas ce qu'il a voulu dire, mais saanen déjà, c'est pas une race de chien, c'est une race de chevre, et il était malade, tu m'étonnes, l'odeur surement.
et sans attendre ou demander quoi que ce soit, il va pour caresser les chiens
"LES FILLES PIEDS TOUDSUITE !!! Attention monsieur, ce sont des rottweiller, et elle ne sont pas commodes"
bien sur vous les connaissez, ce sont des crèmes, mais je les shampouine pour qu'elle puissent dormir au pied du lit, c'est pas pour que tout le monde joue avec ou que je me choppe une infection quelconque parce qu'un gars, dont la notion de savon reste un souvenir vague de son enfance, les auras tripotés avec ses main pleine de crasse et probablement d'urine.
"c'est pas grave moi les chien y m'aiment bien, on se parle"
L'avantage de ne plus avoir 20 ans, c'est la disparition de la timidité, ça permet de répondre des phrases comme:
"Ouais , non mais en fait je m'en cogne, tu leur fout la paix et tu traces"
du coup je suis partie aussi pour les remmetre en voiture.
acte 3:
retour du premier fou, c'est un standart, ils adorent les chiens des autre je l'ai déjà dit
"ho, sont bô vos chien c'est quoi comme race ?"
je fais vite monter les filles en voiture, je claque la porte, ce qui ne l'empèche pas de se coller à la vitre fumé pour mieux les voir et d'y laisser une trace de bave, et je réponds:
" des bichons retrivers croisé smoushound de hollande, mais on n'est pas sur que la mère n'ai pas fauté avec un teckel
(tu vois pas que ce sont des rott gros con, ça passe pas assez à la télé ?)"
"ha bon, ça fait des gros chiens, vous travaillez en sécurité avec"
"-_-' oui
(putain, mais dégage, tu embaumes l'éther et autres effluves éthyliques suspectes)"
"ça c'est bien parce que moi ..."
"Bon c'est pas tout ça mais je vais y aller là"
et là il me tend la main, une mais pleine de doigt, dégoulinante d'un liquide blanchâtre avec la consistance visuelle de la morve
"oui mais là non" avec une voix ferme, tout en tenant la portière a la main comme un objet potentiellement contondant et dans l'axe de sa tete, juste au cas où il insisterait.
On peux penser que je suis méchant, mais cinq années en médiation au contacts de tout ce que peux produire une ville comme Lyon m'on appris a vraiment me méfier de ce type d'individu, ils sont conscient de ce qu'ils font, et ils le font exprès.
je ne suis pas leur pote, au pire ils peuvent demander un petit gus à la mairie, c'est gratuit, pour savoir ou se trouvent les douches sociales si besoin et se faire touts les potes qu'ils veulent une fois propre, ou éventuellement aller sur myspace ou face book à la bibliothèque municipale, mais moi, ça va j'ai déjà donné, notamment avec ma première copine.
j'aime pas la ville
et au bout de 10 minutes kistazl est arrivé, du coup je suis monté avec lui pour l'attendre, pour ne pas retomber sur un autre fou.
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